Revue – Failure is not an option par Gene Kranz

En 1961, après plusieurs tests de fusées plus ou moins réussis, les américains envoient leur premier astronaute dans l’espace. Les missions des programmes Mercury, puis Gemini s’enchaînent. L’ère d’Apollo arrive ensuite, et en 1969, la mission Apollo 11 est un succès : les américains marchent sur la Lune, et reviennent vivants sur Terre. Les astronautes de toutes ces missions sont accueillis comme des héros à travers tout le pays.

Mais les astronautes ne sont pas les seuls américains impliqués tout au long des missions spatiales. On peut bien entendu citer les ingénieurs derrière les différentes fusées et capsules, les médecins qui s’occupent des astronautes, mais aussi toutes les personnes présentent dans le centre de contrôle des missions, qui suivent les astronautes durant tout le déroulé des différentes missions et veillent à leur bon déroulement.

Durant toutes les missions, les astronautes sont en contact permanent avec le sol, et dialogue avec le Capsule Communicator, ou CapCom, un astronaute resté au sol. Cela permet de centraliser les échanges entre la capsule et le sol, pour éviter toute cacophonie. Mais derrière le CapCom se trouve toute une équipe de responsables, d’ingénieurs, de médecins…

Eugene « Gene » Kranz rejoint la NASA avant les premiers vols habités, et vit donc les tous débuts de l’exploration spatiale depuis le centre de contrôle. Il est présent durant toutes les missions du programme Mercury, devenant sous-directeur de vol pour 7e vol du programme, celui de Scott Carpenter. Il est ensuite nommé sous-directeur de vol, poste qu’il occupe pour la fin du programme et pour les premiers vols du programme Gemini. A partir de Gemini 4, Gene Kranz est directeur de vol, poste qu’il occupera pour différentes missions, dont les missions Apollo portant un numéro impair.

Il a donc été directeur de vol pendant les vols Apollo 11, Apollo 13 ou Apollo 17, vols historiques s’il en est. Son témoignage permet de connaître l’envers du décors, la tension et les difficultés rencontrées lors des différentes missions, et le soulagement lors du retour des astronautes sur le plancher des vaches. Si l’on sait souvent que les astronautes enchaînent les entraînements et les simulations, on sait souvent moins qu’il en va de même pour les équipes au sol, qui répètent inlassablement la mission, parsemée des problèmes que les programmeurs de tests disséminent volontairement, pour les entraîner à réagir comme il faut. Ce focus dans le livre de Gene Kranz sur les simulations est particulièrement enrichissant.

Son autobiographie permet d’en apprendre beaucoup plus sur ces personnes de l’ombre, indispensable au bon déroulé d’une mission, et prêt à gérer toute éventualité. Son témoignage est particulièrement intéressant pour les missions du programme Apollo, et ce dès le terrible accident d’Apollo 1. Cet accident a profondément marqué toutes les personnes impliquées dans le programme à l’époque, à un point dont il est difficile de prendre conscience aujourd’hui.

Son livre est aussi l’occasion d’en apprendre plus sur les détails des différentes missions Apollo : si Apollo 13 a été particulièrement compliquée, on y découvre beaucoup de détails sur les complications rencontrées durant toutes les autres missions. Et bien sûr, on retrouve dans son autobiographie un focus sur la gestion d’Apollo 13 depuis le sol, et comment le savoir faire et le sang froid des équipes au sol ont permis de faire revenir les astronautes sur Terre, vivant. C’est Gene Kranz qui est immortalisé dans le film « Apollo 13 » à prononcer la mythique réplique, qui donne son titre au livre : Failure is not an option – l’échec n’est pas une option. (Petit fun fact à propos du film : l’acteur qui joue Gene Kranz dans Apollo 13 est celui qui jouait John Glenn dans L’étoffe des héros).

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Couverture du livre de Gene Kranz

Ce livre est particulièrement intéressant pour ceux qui voudrait en savoir plus sur les missions Apollo, ou bien sur la façon dont une mission spatiale était gérée depuis le sol, comme par exemple la rotation de différentes équipes au sol, pour pouvoir suivre un vol 24h/24. Failure is not an option est un livre que j’ai lu en anglais et qui n’est, à ma connaissance, pas disponible en français.

Crédits de l’image de couverture : NASA. La salle de contrôle durant la mission Apollo 13. Assis, Gene Kranz, avec sa légendaire veste blanche.

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